Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, j’ay si-devant respondu à toutes les votres, don la
2dernière est celle qu’heus par ce pourteur qui estoit venu pour
3les affaires de ceulx d’Orange, et commance à estre
4en peine pour demander tant sans en avoir. Je m’atans
5qu’après la tenue des estats, l’ons dépêchera deça et
6en avoir par ce moien. Je pançois par cest dépêche
7vous mander vous letres de Grane, mais elles sount
8enquores au sceau, ce sera par la première. Il n’y a rien
9de nouveau deça, fors la continuation du voiage de
10La Rochelle, où au plustart Monseigneur s’acheminera au
11comancement de caresme. Messieurs de Biron et
12d’Estroz y sount désja logés et tranchés à ung mille
13près et se acheminent toutes les compagnies à pied
14françoyses. Il ha esté quelque bruit ici que les affaires
15se pourroint accomoder à l’amiable, et pour cest effait,
16monsieur de La Noe est dedans. Mais j’antans que l’ons
17ne veult le laisser resourtir, de sorte qu’il y en ha bien
18peu d’espéranse, au moins qu’ils ne se voïent ataqués
19vivement. Le roy est despuis trois jours allé à Saint
20Germein courre le cerf, mais les roynes, ni messeigneurs
21n’hount bougé d’ici, où l’ons atant ce jourd’hui le retour
22du roy. Mes nepveus et le reste de la petite troupe
23au collège se portent, grâces à Dieu, très bien.
24Aurreste, Monsieur, je veulx bien vous advertir que despuis
25deux jours, j’ay remis son enseigne à monseigneur le Grand
26Prieur en ayant premièrement parlé à la royne et
27Monseigneur, allégant pour principalle occasion le peu de
28moien que j’avois de me tenir suget en ceste charge, pour
29l’esloignement d’icelle compagnie de nous cartiers
30et les frais à moy insurportables. Mondit seigneur
31le Grand Prieur, tout à l’instant m’ayant demandé
32par pleusieurs foys si c’estoit pour quelque mescontantement
33que je la quitois et si avois voulounté de
34l’eslogner, l’ayant assuré que non, me pressa de
35faire prandre son guidon à mon nepveu de Laval, mais
36l’en remerciant comme a fait mondit nepveu, n’y ay voulu
37entendre, sachant votre voulounté, et sur icelle ayant
38auparavant escript à monsieur de Lenoncourt pour demander
39[v] ledit guidon ou enseigne pour cellui qu’il trouveroit à propos,
40qui m’avoyt mandé par vous le demander pour le filz de feu
41monsieur de Beuvois qui est avec monsieur le marquis du Meyne,
42ce que lui a esté accordé. Mondit seigneur le Grand Prieur
43m’en fit lors offre d’une pancion de mille Lt ; pour le moins
44spére-je m’atribuer de son vivant la Tour de Sabran qui
45est près de Gordes, dépendant de son abéie de la
46Chèse-Dieu et pance s’arrante cinq cens lt et me
47vaudrai mieulx paie que de mille livres tournois sur son estat.
48Je n’escripray rien pour cest heure à monsieur de La Roche,
49n’ayant à lui dire, sinon que je ne reçois rien de ses
50debtes. Despuis mes dernières, j’ay receu la siene de Viene,
51mais non celle de Bonevaux. L’ons ha fait mort ici
52l’abé dudit lyeu et donné ses abaiees, estant
53monsieur de Saint-Jehan en Lorreine, mais enquores qu’il
54feut mort, elles lui estoint réservées. Monsieur de Birago
55avoyt demandé Saint-Pierre de Bonevaux, Monseigneur la faisoit
56donner à monsieur du Gua, n’ayant, dit-il, entendu
57que cella toucha à monsieur de Saint-Jehan. Je n’en vis
58jamais tant donner que despuis quelque temps,
59mais peu vienent à bien, tant l’ons donne ou
60demande-l’ons. A propos je seray en peine pour celle
61que scavés, jusques à ce que voie une résolution
62de tenir, comme il s’en peult, et l’atans en dévotion.
63Vous scavés que c’est des surprinses de court et comme
64l’ons y remédie. Je me recomande sur ce très humblement
65à vous bones grâces, et prie Dieu vous donner,
66Monsieur, en santé, contante vie. De Paris, ce XVII decembre,
67Vostre à jamais très humble et
68très obéissant frère
69De Simiene
70J’adjousterai, s’il vous plait, ce mot pour me recommander
71humblement aux bones grâces de monsieur de La Roche,
72le priant de beiser de mesmes de ma part
73les meins à madame de Gordes et à monsieur
74de Rousset s’il est là, n’aiant pour ce coup loisir lui escripre.
75[294] Monsieur, je suis en quelque opinion de demander le péage de Jaunages
76mais je voudrois premièrement avoir une attestation ^des trésoriers du domeine
77qui est de milles à XI c Lt à mon advis et scavoir ausy
78s’il ce peult par votre moien s’il y avoit difficulté à en
79intériner le don. Je le dis pour ce que je scay
80que messieurs de la court soint paiés sur le domeine
81et ne voudront demeurer cours en sous. D’autrepart
82je scay que la poursuite de ça m’en sera difficile
83et en coust et seroit le pis si c’estoit en vein.
84S’il vous plait monsieur, vous m’en manderés votre
85advis et fairés informer de ce que dessus.
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